À Nice, il est surprenant de constater que peu de restaurants proposent une véritable cuisine niçoise. Face à cette rareté, les habitants ont une solution toute trouvée : se tourner vers les recettes traditionnelles de leur famille. Beaucoup préfèrent ainsi les plats préparés par leurs aînés, où le goût authentique et l’histoire culinaire se mêlent à la convivialité d’un repas en famille.
C’est exactement ce que j’ai fait aujourd’hui. Comme lorsque j’étais adolescent, j’ai retrouvé ma grand-mère pour savourer l’un de ses plats emblématiques : les farcis niçois. Un moment gourmand qui m’a également permis de redécouvrir l’histoire et la transmission de cette recette locale.
L’héritage culinaire niçois entre tradition et ingéniosité
La gastronomie niçoise repose sur des produits simples et locaux : légumes du soleil, herbes aromatiques, huile d’olive et bien sûr, un savoir-faire transmis de génération en génération. Jacques Médecin, ancien maire de Nice et fervent défenseur de son patrimoine culinaire, expliquait dans son ouvrage La cuisine du comté de Nice que les familles niçoises ont su faire preuve d’une créativité sans limite pour sublimer les ressources modestes de leur terroir.
Parmi ces trésors culinaires, les farcis niçois occupent une place de choix. Ils illustrent parfaitement cette capacité à transformer des ingrédients du quotidien en un plat savoureux et généreux. Courgettes, tomates, oignons ou poivrons sont évidés puis garnis d’une farce parfumée, souvent composée de viande, de pain, d’ail et d’aromates. Un passage au four, et les saveurs se révèlent dans une symphonie de goûts qui rappelle les repas d’antan.
Apprendre à cuisiner les farcis avec ma grand-mère
Chez nous, la recette des farcis est un héritage précieux. Chaque famille a ses propres variantes, et c’est en observant ma grand-mère aux fourneaux que j’ai pris conscience de la richesse de ce savoir ancestral. Pour elle, ce plat n’est pas qu’une simple préparation culinaire, mais un véritable symbole de partage et de transmission.
Aujourd’hui, c’était mon tour d’apprendre. Entre les conseils avisés et les gestes précis qu’elle m’a montrés, j’ai découvert que cuisiner les farcis niçois demandait patience et minutie. Mais le plus important reste l’amour que l’on met dans chaque étape, du choix des légumes à la préparation de la farce, en passant par la cuisson lente qui sublime les saveurs.
Redécouvrir la cuisine niçoise chez soi
Dans un monde où les repas sont souvent pris sur le pouce, renouer avec les recettes traditionnelles est une manière de préserver un patrimoine culinaire riche et savoureux. Les farcis niçois, avec leur goût unique et leur histoire profondément ancrée dans les foyers, méritent d’être redécouverts et préparés chez soi.

Lu Farçun, les farcis de Nice
En niçois, un légume farci se dit “lu emplun”, mais lorsque plusieurs légumes sont préparés de cette manière, on les appelle “lu farçun”. Ce plat emblématique de la cuisine niçoise trouve ses origines dans l’arrière-pays et fait partie des recettes les plus représentatives de la région. Autrefois, il n’existait pas d’équivalent ailleurs dans le sud, jusqu’à ce que les Provençaux adoptent à leur tour cette tradition culinaire.
À Nice, la composition de la farce varie d’une famille à l’autre. Généralement, elle est réalisée à partir de restes de viande, auxquels viennent s’ajouter divers ingrédients pour relever le goût. Les légumes utilisés sont également très variés, avec une place de choix pour la célèbre courgette ronde de Nice, particulièrement appréciée pour sa texture et sa saveur. Chaque foyer a ses préférences, adaptant la taille, la couleur et la garniture des légumes selon ses habitudes.
Les farcis niçois ne suivent donc pas une recette unique : chaque famille a la sienne, façonnée par les générations précédentes. Ici, la cuisine est souvent l’affaire des grands-mères, gardiennes des traditions et de leurs secrets culinaires. Et surtout, il ne faut jamais remettre en question leur savoir-faire ! Alors, enfilons nos tabliers et passons en cuisine.
Recette farcis de Nice de grand-mère :
Les légumes :
- 5 courgettes rondes de Nice
- 5 tomates de calibre moyen
- 5 pommes de terre de calibre moyen
- 2 poivrons rouges
- 2 oignons
Les légumes dépendent des goûts des invités. Vous pouvez aussi rajouter des aubergines et des fleurs de courgettes.
La farce :
- 350 g de viande hachée ou tout autre reste de viande
- Un gros bouquet de blettes sans côte
- 1 oignon
- 1 œuf
- 100 grammes de parmesan
- Chapelure
- Huile d’olive
- Ail
- Persil
Préparation :
- Faites blanchir la blette
- Faites revenir la viande avec de l’huile d’olive et un oignon
- Coupez les courgettes rondes et les oignons en deux (sur la tranche) et faites-les blanchir
- Hachez la blette et mélangez-la avec la viande, l’ail, le persil, sel, poivre, l’œuf et le parmesan
- Videz légèrement l’ensemble des légumes (pour y déposer la farce)
- Remplissez les légumes de farce et saupoudrez de chapelure
- Poser un filet d’huile d’olive au fond des plats et déposez les légumes
- Versez un peu d’eau au fond du plat et versez un filet d’huile d’olive sur chaque farcis.
- Enfournez à 180°C


Préparation :
- Faites blanchir la blette
- Faites revenir la viande avec de l’huile d’olive et un oignon
- Coupez les courgettes rondes et les oignons en deux (sur la tranche) et faites-les blanchir
- Hachez la blette et mélangez-la avec la viande, l’ail, le persil, sel, poivre, l’œuf et le parmesan
- Videz légèrement l’ensemble des légumes (pour y déposer la farce)
- Remplissez les légumes de farce et saupoudrez de chapelure
- Poser un filet d’huile d’olive au fond des plats et déposez les légumes
- Versez un peu d’eau au fond du plat et versez un filet d’huile d’olive sur chaque farcis.
- Enfournez à 180°C
